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Phoenix


J'ai écrit ce texte l'année dernière. Cyran nous a quitté le 26 mai à 18 heures. Maintenant je peins pour lui.


Je souhaite partager l’histoire de mon fils Cyran, 34 ans, atteint d’une tumeur maligne au cerveau de grade 4 depuis un peu plus d’un an. 2021/2022 a été une année épouvantable avec l’annonce simultanée du décès de ma mère et de la maladie de mon fils. Puis son père, mon ex-mari, est décédé. Ces événements se sont produits à distance et avec la COVID je n’ai pas pu me rendre à l’enterrement de ma mère. Je n’ai pas pu tout de suite aller voir mon fils, qui vit aux États-Unis avec sa jeune épouse américaine. Heureusement j’ai pu lui rendre visite à trois reprises, pour le conduire à ses séances de radiothérapie, puis pour l’encourager. Impuissante, j’ai assisté à la rapide dégradation de son état de santé. La chimio et la radiothérapie n’ont rien fait, sa tumeur n’a cessé de grossir jusqu’au jour fatidique où il s’est retrouvé à 2 doigts du coma et de la mort. Puis le miracle s’est produit: il a été accepté sur un essai clinique à New York qui lui a sauvé la vie. En 6 mois sa tumeur a diminué de 85% et les médecins prédisent une guérison totale. Mais au delà du miracle de la médecine, il y a celui de l’énergie positive. Mon fils est un athlète de haut niveau, cavalier professionnel. Il a une excellente condition physique et un mental d’acier. Nous nous parlons tous les jours au téléphone. Lorsque sa condition s’est dégradée je suis devenue son coach de vie. Je l’encourage avec des paroles positives. Il fait de l’exercice, de la méditation et du reiki. C’est un tout. En octobre 2021 il était hémiplégique, en fauteuil roulant, avec une double vision et insensibilité du côté gauche. Il y avait peu d’espoir et les médecins espéraient juste stabiliser la tumeur. 3 mois après le début de son nouveau traitement il a recommencé à marcher, courir, monter à cheval et conduire. Il a repris son travail et mène une vie normale ou presque. Mais ce n’est pas facile. Récemment 2 micro-tumeurs sont apparues, fort heureusement opérables. À l’heure où j’écris ce texte, la seconde tumeur a été enlevée et la troisième va bientôt suivre le même chemin. C’est un avertissement. Même si tout va pour le mieux, il ne faut pas lâcher. La guérison est à portée de main mais le combat continue. Je n’hésite pas à dire, pour paraphraser Sartre, que l’enfer, c’est les autres. Je me heurte à la négativité tous les jours. Le cancer fait peur et certains projettent leurs angoisses sur moi en se montrant agressifs. Ils disent que la « pensée magique » donne de faux espoirs aux malades. Mais on tourne en rond: s’il n’y a pas d’espoir, à quoi bon tenter de soigner le cancer? C’est l’espoir qui fait avancer la science. Je crois qu’il faut absolument encourager la recherche. Et dans le même temps, cultiver un certain état d’esprit. C’est ce qui nous fait avancer. J’avance, même si c’est difficile. Je n’ai pas le droit de m’écrouler, pour mon fils. Alors je prends des antidépresseurs, je fais de la méditation, et j’ai arrêté de parler aux gens qui ne comprennent pas. Et je peins. La toile du Phoenix résume tout cela, et surtout exprime un formidable espoir pour 2022 qui va être l’année de la renaissance pour mon fils. Aujourd’hui je sais que Cyran est quasiment guéri et que son exemple va inspirer tous ceux qui comme lui sont touchés par le cancer.

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